1. Que sont les aliments ULTRA-transformés ?
  2. Finalités de l’ULTRA-transformation
  3. Les procédés technologiques des aliments ULTRA-transformés
  4. Le fractionnement alimentaire
  5. La matrice alimentaire
  6. L’impact de la matrice alimentaire sur la satiété
  7. Que sont les additifs ?
  8. Identifier les additifs
  9. Où se trouvent les aliments ULTRA-transformés ?
  10. Aliments ULTRA-transformés représentatifs
  11. Les aliments ULTRA-transformés ont-ils un impact sur la santé ?
  12. Comment identifier les aliments ULTRA-transformés ?
  13. Siga : une classification qui découle de NOVA
  14. L’application Siga
  15. Les 4 sous-groupes de Siga
  16. Les aliments transformés
  17. Le Nutri-score
  18. Les allégations nutritionnelles
  19. Les aliments destinés aux enfants
  20. L’impact des aliments ULTRA-transformés sur la planète
  21. Le prix des aliments ULTRA-transformés
  22. Exemple récapitulatif
  23. Les 3 règles d’or pour une alimentation saine, durable et éthique
  24. Manger VRAI
  25. Manger VÉGÉTAL
  26. Manger VARIÉ et si possible, bio, local et de saison

Que sont les aliments ULTRA-transformés ?

Définition

Les aliments ultra-transformés (AUTs) sont des préparations industrielles comestibles fabriquées à partir de substances dérivées d’autres aliments dont la structure a été modifiée. Il s’agit de produits transformés par de multiples processus physiques, biologiques ou chimiques qui sont constitués de peu ou pas d’ingrédients frais. Ils contiennent généralement des substances cosmétiques synthétisées en laboratoire et des additifs (exhausteurs de goût, colorants, arômes, édulcorants, stabilisants, etc.) permettant d’améliorer l’aspect, la couleur, le goût, la texture et l’arôme du produit.

Finalités de l’ULTRA-transformation

L’objectif principal de l’ultra-transformation industrielle est celui d’élaborer des produits hyper-savoureux, accessibles à tous et rapides à consommer (prêts à l’emploi et/ou à être chauffés). Les produits issus de l’ultra-transformation proviennent généralement des compagnies multinationales de marques célèbres. Ils sont présentés sur le marché via une publicité agressive, des emballages colorés, attrayants et sophistiqués dans le but d’atteindre le plus grand nombre de consommateurs potentiels.

Les procédés technologiques des aliments ULTRA-transformés

Au cours des dernières décennies, l’intensité des traitements technologiques des aliments a augmenté, passant de la simple cuisson à l’eau bouillante ou à la vapeur à la cuisson-extrusion à hautes pressions et températures. Au fil du temps, les industries ont commencé à fractionner les aliments et à utiliser ces fractions pour fabriquer de nouveaux produits lors de l’assemblage.

Étapes des procédés industriels utilisés dans l’ultra-transformation :

  1. Fractionnement (cracking) d’aliments entiers ;
  2. Modification physiques et chimiques (hydrolyse, hydrogénation, cuisson-extrusion, moulage, synthèse, soufflage, hydrogénation, etc) ;
  3. Assemblage de substances alimentaires non modifiées et modifiées ;
  4. Ajout d’additifs ;
  5. Conditionnement.

Le fractionnement alimentaire

Le fractionnement alimentaire (cracking) est un procédé industriel qui permet de fractionner un produit brut, entier. Une des méthodes consiste à le chauffer à très haute température pour en obtenir des composés plus petits. Exemple du grain de blé : après mouture mécanique pour obtenir les 3 dérivés que sont la farine blanche, le son et le germe, chacun de ces éléments sera décomposé à son tour pour permettre d’obtenir du gluten, de l’amidon (maltodextrine, dextrose, polyols,…), du glucose, etc. Cette technique peut s’appliquer également sur d’autres céréales (maïs, riz,…) mais aussi sur les légumineuses (soja), les fruits, le lait, etc. D’autres méthodes pour isoler les briques élémentaires de l’aliment sont utilisées. Celles-ci consistent en l’extraction par des solvants, la purification, les hydrolyses chimiques et/ou enzymatiques souvent à haute température.

Ces procédés d’ultra-transformation, utilisés pour obtenir les fractions intéressantes pour recréer le produit final « ultra-traité », causent une dégradation extrême de la MATRICE d’un aliment. Celle-ci est la « structure tridimensionnelle » de l’aliment qui résulte des interactions entre les nutriments.

La matrice alimentaire

L’effet qu’un aliment a sur la santé ne dépend pas uniquement de la quantité de nutriments qu’il contient. Il dépend d’abord de la qualité de la matrice de l’aliment. En effet, deux aliments, ayant une quantité de calories et de nutriments identiques, avec une matrice différente n’ont pas les mêmes effets sur l’organisme. À titre d’exemple, une amande entière et une amande broyée ont la même quantité de nutriments mais, n’ayant pas la même matrice, les effets dans l’organisme ne seront pas les mêmes. En effet, la matrice et les interactions des nutriments au sein d’un aliment impactent la vitesse de libération des nutriments, la glycémie, la satiété, etc.

L’impact de la matrice alimentaire sur la satiété

Les aliments ayant une matrice dégradée sont moins satiétogènes car ils ne contiennent quasi plus de fibres. Ces dernières, que l’on retrouve dans les fruits et légumes frais entiers, céréales complètes, etc, jouent plusieurs rôles importants : protection des nutriments, microbiote intestinal, système immunitaire, régulation de l’appétit et du transit, et autres. Exemple : un jus de fruit, dont la matrice est détruite et les fibres écartées, est moins satiétogène qu’une orange entière.

La satiété:

La satiété est l’état d’absence de désir de manger (absence de faim) qui s’accompagne généralement d’un état de détente associé à la satisfaction des besoins. L’intensité et la durée de l’état de satiété dépendent fortement du contenu énergétique et nutritionnel du repas précédent.

Que sont les additifs ?

L’ultra-transformation alimentaire, en plus d’être le résultat du fractionnement d’un aliment entier, est aussi caractérisée par la présence d’additifs cosmétiques dans une recette industrielle. Un additif cosmétique est une substance d’origine naturelle ou chimique qui ne se retrouve pas dans les préparations culinaires domestiques. Les additifs présents dans les aliments ultra-transformés sont dits « cosmétiques » car leur fonction est celle de modifier l’apparence de l’aliment. En effet, les additifs cosmétiques ont pour but de masquer les effets indésirables créés par les ingrédients, les procédés et les emballages, et de rendre le produit final attrayant à la vue, au goût, à l’odorat et au toucher.

Identifier les additifs ?

Les additifs alimentaires sont identifiables par les mentions obligatoires de leur catégorie fonctionnelle et leur numéro européen (E) ou leur nom complet. La catégorie fonctionnelle d’un additif définit la fonction technologique que celui-ci exerce dans le produit industriel. Ces catégories sont définies dans l’annexe 1 du Règlement Européen sur les additifs (Règlement 1333/2008).

Exemples d’additifs présents dans la liste des ingrédients sur l’étiquette des aliments

Catégorie fonctionnelleNuméro européenDénomination
ConservateurE214P-hydroxybenzoate d’éthyle
ColorantE101Riboflavine 5’phosphate sodique
Correcteur d’aciditéE332Citrate de potassium
ÉpaississantE440Pectine
Agent affermissantE520Sulfate d’aluminium
ÉdulcorantE951Aspartame

Où se trouvent les aliments ULTRA-transformés ?

Contrairement aux croyances répandues, les aliments ultra-transformés ne se résument pas aux aliments associés à la malbouffe (junk food) comme les sodas, les fast-food et les pâtisseries industrielles. En réalité, des aliments, qui ont l’air sains, peuvent aussi être ultra-transformés. C’est le cas de nombreux produits végétariens, sans gluten, etc, qui sont vantés de toutes sortes de vertus.

Les aliments ultra-transformés peuvent même se trouver dans les produits des rayons « diététique » ou « bio », céréales pour petit déjeuner ainsi que dans les produits alimentaires destinés à l’alimentation des bébés et des enfants.

Aliments ULTRA-transformés représentatifs

Les aliments ultra-transformés sont généralement des produits ayant une grande densité énergétique, une quantité élevée de sucres ajoutés, de mauvaises graisses (graisses saturées) et de sel, et une quantité moindre de fibres alimentaires, de protéines, de vitamines et de minéraux. Il est commun que les AUTs, ne soient pas considérés comme étant des « vrais aliments » car, parfois, ils ne contiennent pas d’aliments non transformés ou peu transformés.

Exemples concrets d’aliments ultra-transformés (liste non exhaustive)

Saucisses et charcuteries
Hamburgers et hot-dogs
Extraits de viandes/poissons/légumes
Produits à base de viandes reconstituées
Produits à base de poissons reconstitués (exemple : surimi)
Nuggets et bâtonnets de poulet/poisson
Margarines
Desserts préparés, biscuits, bonbons, chocolats
Gâteaux, cakes, biscuits, viennoiseries et pâtisseries, pâtes à tartiner
Snacks (sucrés, salés et/ou gras), chips
Sauces instantanées, plats préparés industriels
Produits prêts à chauffer : tartes, pizzas, vol au vent en conserve, autres plats préparés
Pains de mie, pains briochés, brioches, pains emballés, céréales petit-déjeuner, barres énergétiques et céréalières
Soupes, nouilles et desserts instantanés en poudre
Laits et formules infantiles, produits préparés pour bébés
Produits amaigrissants tels que repas en poudre ou fortifiés, substituts de repas
Laits concentrés, boissons laitières
Boissons gazeuses, sucrées ou énergétiques (les sodas), boissons chocolatées, boisson pour sportifs
Café instantané, bières et vins sans alcool

Point de vigilance

Les fruits et les légumes peuvent aussi être ultra-transformés. C’est le cas de nombreux jus de fruits industriels, nectars de fruits, autres boissons fruitées, certains légumes congelés (exemple : épinards à la crème), fruits et légumes en conserve, soupes instantanées, confitures, yaourts aux fruits, etc.

Les aliments ULTRA-transformés ont-ils un impact sur la santé ?

Au cours des dernières décennies, l’intérêt des scientifiques pour le sujet des aliments ultra-transformés s’est étendu car plusieurs caractéristiques de ceux-ci, outre une qualité nutritionnelle moindre, sont supposées avoir des effets néfastes sur la santé. En effet, les AUTs subissent généralement plusieurs processus chimiques et physiques et contiennent des substances introuvables, ou presque, dans les cuisines comme les additifs cosmétiques. De ce fait, des études scientifiques ont démontré qu’une consommation élevée d’AUTs est associée à un risque accru de surpoids et d’obésité, de maladies cardiovasculaires, de syndrome métabolique, d’hypertension artérielle, de diabète de type 2, de cancer global (cancer du côlon, cancer du sein, etc), de syndrome inflammatoire de l’intestin, de dépression, de mortalité précoce toutes causes confondues, etc. Il est important de préciser, qu’à ce jour, les études ont relevé une augmentation du risque de rencontrer une telle pathologie mais aucune n’a encore évalué les mécanismes potentiels par lesquels les AUTs peuvent nuire à la santé. En effet, il est difficile d’émettre des corrélations car le concept de transformation des aliments est relativement complexe, compte tenu du grand nombre de procédés chimiques et physiques utilisés et des multiples additifs autorisés.

Comment identifier les aliments ULTRA-transformés ?

Afin que l’acheteur puisse limiter sa consommation en aliments ultra-transformés, deux moyens pratiques existent pour les identifier. 

1) Le premier moyen est celui de regarder la LISTE DES INGRÉDIENTS sur l’étiquette des aliments.

C’est À PARTIR DE 6 INGRÉDIENTS qu’un aliment a plus de 75% de probabilités d’être ultra-transformé. Cela signifie qu’au plus celle-ci est longue, au plus il y a de chances de se trouver face à un aliment ultra-transformé.

Sur la liste des ingrédients, certaines dénominations étranges peuvent également alerter :

Présence d’additifs :  E450, aspartame, émulsifiants, épaississant, correcteur d’acidité, etc. 

Présence de substances alimentaires jamais ou rarement utilisées en cuisine : huiles hydrogénées ou inter-estérifiées, protéines hydrolysées, maltodextrine, amidon modifié, etc).

2) Le deuxième moyen est celui d’utiliser la CLASSIFICATION SIGA.

Siga est une application mobile téléchargeable gratuitement.

Siga : une classification qui découle de NOVA

La classification Siga a été développée sur la base de la classification NOVA. NOVA, qui n’est pas un acronyme, est une classification validée par la science comme étant un outil pour la recherche en nutrition et en santé publique. NOVA, classe tous les aliments et produits alimentaires en quatre grands groupes en fonction de l’étendue et de l’objectif de transformation industrielle qu’ils subissent. Elle prend également en compte les méthodes chimiques, biologiques et physiques ainsi que les additifs utilisés au cours du processus de fabrication des aliments.

Groupe 1 : aliments non ou peu transformés

Groupe 2 : ingrédients culinaires transformés

Groupe 3 : aliments transformés

Groupe 4 : aliments ultra-transformés

L’application Siga

Siga a été développée en combinant les quatre groupes NOVA avec quatre nouveaux sous-groupes qui considèrent, de manière plus précise, le degré de transformation, l’impact de la transformation sur la matrice de l’aliment/ingrédient, les teneurs en sel, sucres et graisses ajoutés, les niveaux d’additifs à risque, etc. Siga a pour objectif d’aider les consommateurs, les industriels et les distributeurs à s’orienter vers des aliments moins transformés sans stigmatiser certaines catégories d’aliment et en mettant en avant les aliments les plus intéressants en termes de santé et de nutrition. Elle intègre un outil permettant d’identifier rapidement les aliments ultra-transformés et de mettre en évidence ceux qui peuvent s’intégrer dans une alimentation hebdomadaire équilibrée comme produits occasionnels. En effet, dans l’application Siga, l’icône « Scan » permet de scanner le code-barres des produits afin d’afficher leurs degrés de transformation sur une échelle de 1 à 7.

Essayons ensemble :

1) Après avoir téléchargé gratuitement l’application mobile Siga, ouvrez-là et cliquer sur l’icône « Scan » ;

2) Scannez le code-barres du produit ;

3) Observez le degré de transformation du produit que vous avez scanné.

C’est maintenant à vous de faire le bon choix !

Les 4 sous-groupes de Siga

  1. Aliments non transformés
  2. Aliments peu transformés (dont ingrédients culinaires)
  3. Aliments transformés équilibrés et Aliments transformés gourmands
  4. Aliments ultra-transformés équilibrés, Aliments ultra-transformés gourmands et AUTs à limiter

Dans les sous-groupes A0 et A1 des aliments non transformés et aliments peu transformés, Siga tient compte de la matrice car celle-ci est altérée lors de certains traitement technologiques, notamment mécaniques et thermiques.

En outre, les sous-groupes B1 et B2 ont été distingués selon leur teneurs en sucres, sel et graisses.

Le sous-groupe C, quant à lui, est divisé en :

      aliments ultra-transformés équilibrés

      aliments ultra-transformés gourmands

      aliments ultra-transformés à limiter

car le projet Siga tient compte de la culture occidentale et européenne où les aliments ultra-transformés peuvent trouver une place dans l’alimentation, pourvu qu’ils n’en constituent pas la base

Les aliments transformés

Il est fondamental de ne pas faire l’amalgame entre les aliments ultra-transformés et les aliments transformés. Dans une certaine mesure, presque tous les aliments peuvent être « transformés », ne serait-ce que par conservation. Il n’est pas nécessaire d’évincer les aliments uniquement « transformés » étant donné que diverses méthodes de conservation inoffensives et certains processus, tels que la fermentation non-alcoolique, améliorent la qualité des aliments et sont bénéfiques pour la santé. De plus, l’évincement des aliments transformés du régime alimentaire induit une diversité moindre dans le choix des aliments et une consommation d’aliments moins sûrs pour la santé.

Le Nutri-score

Le Nutri-score, présent sur la face visible des aliments préemballés, est un outil d’information conçu pour améliorer la qualité nutritionnelle des achats des consommateurs. Le label du Nutri-score est composé de 5 codes couleurs allant du vert foncé au rouge et de 5 lettres allant de A à E. La classification de ces 5 catégories tient compte de la composition nutritionnelle des produits. En effet, un code « vert foncé, A », présent sur l’emballage d’un produit, indique que celui-ci a une meilleure qualité nutritionnelle. Au contraire, un code « rouge foncé, E » indique qu’un produit est de moins bonne qualité.

Actuellement, le Nutri-score ne prend pas en compte le degré de transformation des aliments ni l’effet matrice. Ce score est centré uniquement sur la composition nutritionnelle des aliments. Autrement dit, il permet de classer des aliments de la même famille/rayon en se concentrant sur les teneurs en nutriments à favoriser et celles à limiter. Cet outil peut donc amener à acheter des aliments moins gras ou moins sucrés notés A ou B, qui sont, pourtant,ultra-transformés. De plus, le Nutri-score ne tient pas compte des quantités des aliments. C’est la raison pour laquelle l’huile d’olive, riche en bonnes graisses, est classée avec un score D ou E. Or, cette huile n’est pas un aliment ultra-transformé. Un Nutri-score D ou E n’implique donc pas nécessairement qu’un aliment est ultra-transformé.

Le Nutri-score a en projet de prendre en compte le degré de transformation des aliments. 

Les allégations nutritionnelles

Les allégations nutritionnelles peuvent se trouver également sur les emballages des aliments ultra-transformés. Étant légiférées, les allégations présentes sur les emballages des aliments ultra-transformés sont correctes mais ont tendance à faire croire que l’entièreté de l’aliment est un plus pour la santé, or ce n’est pas toujours le cas.  Lorsque, sur un produit, une allégation nutritionnelle indique « source de…, réduit en…, etc. », cette allégation met l’accent sur un nutriment, c’est-à-dire sur une partie de l’ensemble du produit. De plus, les industriels de l’agro-alimentaire peuvent mettre en vente un aliment ultra-transformé très raffiné et riche en énergie avec une allégation nutritionnelle et à un prix plus élevé. À titre d’exemple, ils peuvent remplacer les sodas trop sucrés par des sodas light en faisant passer ces derniers comme étant des produits plus sains par rapport aux premiers. Or, ces produits light restent des aliments ultra-transformés pauvres en bons nutriments. En ce qui concerne les produits contenant l’allégation nutritionnelle « pauvre/réduit en…», les ingrédients réduits sont souvent remplacés par des ingrédients technologiques, tels que des additifs cosmétiques.

Les aliments destinés aux enfants

En France, 34% des enfants de 2 à 7 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité.

Parmi les divers facteurs à l’origine du surpoids, de l’obésité et des maladies liées à l’alimentation, l’impact négatif de la publicité et du marketing d’aliments ultra-transformés a été démontré, en particulier chez l’enfant.

Les stratégies de marketing mises en place pour les aliments ultra-transformés destinés aux enfants incluent des emballages vifs et colorés (dessins, mascottes, etc), des allégations nutritionnelles et des campagnes publicitaires massives transmises par le biais des médias sociaux, électroniques, audiovisuels et presse écrite.

Ces éléments marketing s’adressant aux enfants présents sur les emballages influencent les choix alimentaires et la perception des produits.

Une étude menée en France récemment a démontré que 90% des aliments destinés aux enfants ont un nutri-score D et E et sont trop ultra-transformés.

Il s’agit principalement d’aliments aux apports excessifs en sucres totaux et en mauvaises graisses destinés au goûter et au petit-déjeuner. 

L’impact des aliments ULTRA-transformés sur la planète

La diffusion d’aliments ultra-transformés sur la planète est associée à la dégradation de la santé mais également à celle de l’environnement. En effet, les processus de production des ingrédients et des additifs contenus dans les aliments ultra-transformés sont associés à des systèmes alimentaires très intensifs et très polluants, donc non durables. L’impact environnemental croissant des aliments ultra-transformés est également dû à la quantité d’emballages (plastiques, métalliques, cartons, etc) requis par ce système d’alimentation où les portions sont souvent individuelles.

Le prix des aliments ULTRA-transformés

Au cours des deux dernières décennies, la disponibilité et la consommation d’aliments ultra-transformés ont nettement augmenté dans de nombreux pays. Au départ, ces produits dominaient principalement les pays à revenus élevés, mais leur consommation augmente également de manière exponentielle dans les pays à revenus intermédiaires, notamment en raison de l’arrivée des restaurations rapides de type fast-food et snacks, dont les activités sont basées sur des produits ultra-transformés très rentables. De manière générale, pour un même nombre de calories, les aliments ultra-transformés coûtent moins cher qu’une recette traditionnelle faite à partir d’aliments vrais et frais. Cela se justifie principalement par la qualité moindre des ingrédients présents dans les produits ultra-transformés.

Exemple récapitulatif

Liste des ingrédients :

Lait entier, sucre, maltodextrine, purée de banane, amidon transformé, crème, protéines de lait, concentré de minéraux du lait, sulfate de zinc, épaississant, correcteur d’acidité, arôme, ferments lactiques, E270, E511, E440.

Malgré le fait que ce produit, à l’étiquette colorée et attrayante, ait des allégations nutritionnelles (réduit en sucres et source de calcium) et un label bio, il s’agit d’un aliment ultra-transformé car :

1) Siga lui attribue un score de 7 et conseille d’en limiter la consommation ;

2) Il contient 16 ingrédients (rappel : c’est à partir de 6 ingrédients qu’un aliment a plus de 75% de probabilités d’être ultra-transformé) ;

3) Il contient six additifs (sulfate de zinc, épaississant, correcteur d’acidité, E270, E511, E440) et des arômes ;

4) Il contient des ingrédients inutilisés dans les préparations culinaires domestiques (maltodextrine et amidon transformé issus du cracking).

Les 3 règles d’or pour une alimentation saine, durable et éthique

Actuellement, la plupart des recommandations diététiques et nutritionnelles officielles sont basées simplement sur la composition nutritionnelle des aliments. Il en est de même pour l’étiquetage nutritionnel des aliments et les bases de données sur la composition des aliments. Ils ne prennent pas en considération la matrice alimentaire au travers du degré de transformation de ceux-ci. Il est pourtant primordial de tenir compte de cet aspect car un risque accru de maladies chroniques dans le monde est, tout d’abord, associé à la dégradation et à l’artificialisation des matrices alimentaires et puis, seulement, à la composition en nutriments même. Pour cette raison, les docteurs Anthony Fardet et Edmond Rock, chercheurs en nutrition préventive, ont inclus les deux dimensions de la matrice et de la composition nutritionnelle dans le nouveau concept des 3V-BLS.

3V-BLS pour : Vrai, Végétal, Varié et si possible Bio, Local et de Saison

Ces 3 règles, irréductibles interconnectées et interdépendantes, sont holistiques (globales) car, en les appliquant, elles permettent de protéger, à la fois, la santé, les animaux et l’environnement.

Manger VRAI

La notion de « Vrai » est la plus récente ainsi que la plus importante parmi les trois. « Vrai » par opposition aux aliments ultra-transformés ou « faux aliments ». En effet, celle-ci est le reflet de la matrice alimentaire initiale des aliments. Cette notion, qui invite à limiter la consommation d’aliments ultra-transformés, est fondamentale car manger végétal et varié tous les jours sans tenir compte du degré de transformation des aliments ne suffit pas à réduire les risques de maladies coronariennes (maladies qui touchent les vaisseaux liés au cœur).

Manger VÉGÉTAL

La notion de « Végétal », qui est le reflet de l’origine des nutriments, concerne le ratio produits animaux sur produits végétaux.  Cette notion a pour objectif d’éviter l’excès de produits d’origine animale en privilégiant les produits végétaux. En effet, il est recommandé de consommer de 2 à 3 portions maximum de produits d’origine animale par jour.

Exemples de portions de produits d’origine animale pour un adulte sain, avec un niveau d’activité physique moyen (2.000 kilocalories par jours) :

1 portion de viande = 100 -120 g par repas.

1 portion de poisson = 150 g par repas.

1 portion de jambon cuit = 70 – 50 g par repas.

1 portion de fromage type Gouda = 30 g par repas.

1 portion de fromage blanc = 50 g par repas.

2 œufs par repas.

Manger VARIÉ et si possible, bio, local et de saison

La notion de «Varié » est le reflet de la composition des aliments. Afin d’éviter la monotonie et les carences alimentaires, il est recommandé de varier la consommation entre le règne animal et végétal mais également de changer d’aliments au sein même des sous-groupes dans ces deux catégories.

À titre d’exemple :

Pour varier les produits d’origine animale : œufs, produits laitiers, viandes rouges, viandes blanches, poissons gras, poissons maigres, fruits de mer, etc.

Pour varier les produits d’origine végétale :  fruits, légumes, céréales (blé, riz, maïs,…), légumineuses (soja, lentilles, haricots, quinoa,…), fruits à coque (amandes, noix, noisettes, pistaches,…), tubercules, etc.

Cette troisième notion invite également à favoriser, dans la mesure du possible, le bio, le local et de saison.


BIBLIOGRAPHIE